Le Traité

Traité constitutionnel du Sivaland

Préambule

Considérant que l’idéal d’une vie réussie, que l’on différenciera de l’arrivisme le plus mortifère et qu’on renommera sagesse, constitue le fondement des intentions et des finalités du Sivaland.

Considérant que l’universalité, en dépit de l’égoïsme, de l’aristocratie, et de l’élitisme, constitue la portée du Sivaland.

Considérant que l’ouverture d’esprit, la recherche de la vérité, et le respect d’autrui, qui rend tout sectarisme, tout dogme, et toute institution boursière intangible, demeurent les moyens d’action du Sivaland.

Nous, président du Sivaland, proclamons le présent traité constitutionnel comme un phare auquel l’humanité pourra tendre afin de viser les idéaux du Sivaland.

Article premier

Au Sivaland, le verbe Être sera d’avantage détaillé que le verbe Faire. En effet, nous passons notre vie à courir après les tâches que nous avons prévus de faire les prochains jours. Nous ne nous aimons que quand nous sommes occupés, et point quand nous ne faisons rien, détendus et joyeux. Nous seront invités à ne rien faire, à reprendre contact avec nos vrais besoins, à être enfin vrai, à être.

Article second

Au Sivaland, nous placerons notre estime personnelle en nous, au lieu de la laisser à la merci du jugement d’autrui. Nous cesserons de calquer notre personne sur les attentes réelles ou supposées de nos chers compatriotes. Nous nous concentrerons sur nos propres attentes, sur notre connaissance personnelle, et sur la découverte de nos vrais talents, qui seront bénéfiques pour toutes et pour tous.

Article troisième

Au Sivaland, la différence et la folie seront des entités acceptées. Nous refoulons notre originalité et le vrai visage de notre personnalité, aussi charmant soit-il, de peur d’être rejeté et abandonné de nos chers compatriotes. Ainsi, il est logique que nous ne puissions accepter celle des autres. Assumons et affirmons ensemble nos envies, notre créativité, nos fantasmes, nos différents, nos folies.

Article quatrième

Au Sivaland, nous n’aurons plus peur de dire « Non », et ce à n’importe quel moment, dans n’importe quelle situation. Nous aurons compris que dire « non » à un autre moi, ou une autre institution, c’est dire « oui » a un besoin plus important et plus conséquent. Ensemble, n’ayons plus peur de nous dire « non », de nous dire « oui », et affirmons notre joie d’être ensemble.

Article cinquième

Au Sivaland, nos émotions seront reconnues et accueillies avec la plus grande bienveillance. depuis tout petit, nous sommes incités à nous couper d’elles. « Ne pleure pas ! », « Ne tremble pas ! », « Ne souris pas ! » nous disaient nos éducateurs de l’avant-guerre gastronomique. Et nous voilà enfermés dans un cocotte-seconde, contenant tous nos petits monstres émotifs, prête à exploser. Ensemble, reprenons contact avec nos émotions pour nous pacifier, et rendre notre vie digne d’être vécue avec joie et amour.

Article sixième

Au Sivaland, l’alternance sera reconnue de tous les quatre coins du globe. Je ne vous parle ni de la formation professionnelle par alternance, ni d’alternance politique, mais de celle qui nous mène de l’été à l’automne, de l’automne à l’hiver, et de l’hiver au printemps. Les deuils, cycles et transformations successifs de nos vies ne seront plus considérés comme un effondrement de notre bonheur si fragile, mais comme une étape nécessaire à sa consolidation.

Article septième

Au Sivaland, l’instant présent sera pleinement accepté et vécu. Nous nous efforcerons de ne plus attendre que nos problèmes soient résolus pour pouvoir être heureux. Nous nous efforcerons d’être entièrement présent à cet instant qui ne cesse de durer. Nous nous efforcerons d’aimer autrui, la vie, ainsi que ce moment précis où vous vous apprêtez à finir ce traité.

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